La prise en compte des personnes malentendantes dans le monde du travail est un sujet essentiel pour garantir l’égalité des chances et favoriser leur insertion professionnelle. Cet article se propose de vous informer sur les droits et les dispositifs existants pour accompagner les travailleurs malentendants et leurs employeurs dans cette démarche.
Définition de la malentendance et reconnaissance en tant que travailleur handicapé
La malentendance se caractérise par une diminution partielle ou totale de la capacité auditive. Elle peut être légère, modérée, sévère ou profonde, et peut concerner une ou deux oreilles. Pour être reconnue en tant que travailleur handicapé, la personne malentendante doit obtenir la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH), délivrée par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Cette reconnaissance permet d’accéder à diverses aides et dispositifs d’accompagnement.
Les obligations légales des employeurs
En France, les employeurs sont tenus par la loi de respecter certaines obligations vis-à-vis des travailleurs handicapés. Parmi celles-ci figure l’obligation d’emploi, qui impose aux entreprises d’au moins 20 salariés d’embaucher 6 % de travailleurs handicapés. Les entreprises peuvent également s’acquitter partiellement ou totalement de cette obligation en sous-traitant à des structures du secteur protégé (ESAT, entreprises adaptées) ou en versant une contribution financière à l’Agefiph ou au FIPHFP.
Les employeurs doivent par ailleurs mettre en place des aménagements raisonnables pour permettre aux travailleurs malentendants de travailler dans de bonnes conditions. Ces aménagements peuvent inclure la fourniture d’équipements adaptés (amplificateurs de son, boucles magnétiques), l’aménagement des postes de travail (insonorisation, éclairage optimisé) ou encore la mise en place d’une communication accessible (interprète en langue des signes, transcription écrite).
Les aides financières et humaines disponibles
Plusieurs dispositifs existent pour soutenir les travailleurs malentendants et leurs employeurs dans le cadre professionnel. Parmi eux, on trouve :
- L’Aide Humaine à la Communication Professionnelle (AHCP), qui finance l’intervention d’un interprète en langue des signes, d’un codeur en Langue Française Parlée Complétée (LPC) ou d’un transcripteur en temps réel. Cette aide est attribuée par l’Agefiph pour les salariés du secteur privé et par le FIPHFP pour les agents du secteur public.
- Le Financement du matériel adapté, pris en charge par l’Agefiph ou le FIPHFP selon le secteur d’emploi. Ce financement peut couvrir différents types d’équipements : prothèses auditives, systèmes d’alerte visuelle, logiciels de transcription automatique, etc.
- Le Prestataire de Services d’Accompagnement Professionnel (PSAP), qui accompagne le travailleur malentendant et son employeur dans la mise en place des aménagements nécessaires et la sensibilisation de l’équipe.
Les bonnes pratiques pour favoriser l’inclusion des personnes malentendantes
Au-delà des obligations légales et des dispositifs d’aide existants, il est important pour les employeurs et les collègues de travail d’adopter certaines bonnes pratiques pour favoriser l’inclusion des personnes malentendantes. Parmi ces bonnes pratiques, on peut citer :
- Instaurer une communication claire et accessible : articuler distinctement, parler face à la personne, éviter les bruits de fond, utiliser des supports visuels et écrits.
- Sensibiliser les équipes au handicap auditif et à la Langue des Signes Française (LSF).
- Favoriser le tutorat et l’entraide entre salariés.
- Mettre en place un référent handicap au sein de l’entreprise.
L’inclusion professionnelle des personnes malentendantes est un enjeu majeur pour garantir leur égalité des chances sur le marché du travail. Il appartient à chacun, employeurs comme salariés, de faire preuve d’ouverture et d’adaptabilité pour permettre à tous de travailler dans les meilleures conditions possibles.